Ode to Frederic Rzewski
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Tristan Tzara, pseudonyme de Sami Rosenstock (Moinești, 16 avril 1896 – Paris, 25 décembre 1963), était un poète, essayiste et performeur roumain qui a passé la plus grande partie de sa vie en France. Il est surtout connu comme étant l'un des fondateurs du dadaïsme. Avec Hugo Ball, il s'enfuit à Zurich pour y organiser les premières représentations dadaïstes au Cabaret Voltaire. En 1919, il s'installa à Paris où il mit fin après trois ans à l'expérience dadaïste (en 1921) et où il devint l'un des précurseurs littéraires du surréalisme.
Pendant quelque temps, Tzara ne voulut rien savoir du groupe de surréalistes formé autour d'André Breton ; en 1928, il chercha cependant à les contacter. Il les quitta par la suite pour devenir membre de la résistance et du parti communiste. Tzara est enterré au Cimetière Montparnasse à Paris.
L'origine du nom qu'il s'était choisi, Tzara, n'est pas claire. Peut-être s'agit-il de l'expression « trist în țară », ce qui signifie « triste dans le pays ». Il avait déjà précédemment utilisé pour pseudonyme Tristan (« triste âne »). En 1925, il fit officiellement inscrire son nom d'artiste dans les registres de population.
Henri Guilbeaux est né le 5 novembre 1884 à Verviers et mort le 15 juin 1938 à Paris. Il est écrivain et journaliste. Politiquement, il se sent d'abord militant socialiste, ensuite anarchiste et enfin communiste français. Il est membre du Club anarchiste communiste et rédige la rubrique artistique de leur revue, Le Mouvement Anarchiste. Mais il est surtout connu pour sa résistance pacifiste pendant la Première Guerre mondiale.
Agnita Henrica (Agnita) Feis (Rotterdam, 10 février 1881 – Amsterdam, 9 novembre 1944) était une poétesse, écrivaine expérimentale et artiste plasticienne hollandaise. Elle était l'épouse de Theo Van Doesburg, un peintre avant-gardiste (et, à l'époque, dadaïste) et avait publié dès avant la guerre dans différentes revues. Son recueil Oorlog (La guerre) parut en 1915 ; ce fut son unique publication. Après son décès parut encore le poème Kermis (La kermesse) dans une édition bibliophile. En tant qu'artiste plasticienne, elle réalisa des œuvres théosophiques portant des titres comme Le Cri ou Le Chagrin. Van Doesburg fit d'elle, entre 1904 et 1910, un certain nombre de portraits.
Kurt Tucholsky (Berlin, 9 janvier 1890 - Göteborg, 21 décembre 1935) était un écrivain, chroniqueur et journaliste allemand de l'entre-deux-guerres. Erich Kästner, qui fut son collègue en écriture, a dit de lui qu'il était 'un petit Berlinois plutôt gros, qui se servait de sa machine à écrire parce qu'il voulait éviter une catastrophe'. Outre de très nombreuses chroniques, recensions et compte-rendus journalistiques, il a publié quelques nouvelles, de nombreux textes de chansons et des poèmes. Son œuvre est celle d'un démocrate, d'un pacifiste et d'un adversaire féroce du national-socialisme. De nombreux poèmes de Tucholsky ont été mis en musique, notamment par Hanns Eisler.
Dès 1924, il vécut de manière plus ou moins permanente à l'étranger - d'abord à Paris, ensuite en Suède. C'est là qu'il décéda en 1936, après avoir avalé une quantité excessive de somnifères. On estime généralement qu'il s'est suicidé, désespéré par ce qui était en train de se produire dans le monde. Ses seules œuvres connues de la période suédoise sont quelques lettres, déchirantes.
Fernando António Nogueira Pessoa (Lisbonne, 13 juin 1888 – même ville, 30 novembre 1935) est l'un des principaux poètes de la littérature portugaise. Il a longtemps vécu, avec ses parents, en Afrique du Sud. Il rentre seul à Lisbonne à l'âge de dix-sept ans et s'installe chez deux de ses tantes et une grand-mère atteinte de folie. Il renonce très vite à ses études littéraires et se lance en littérature. En 1908, il devient traducteur free lance et correspondant commercial, ce qu'il demeurera le reste de sa vie.
Pessoa ne s'est pas marié et a uniquement eu une relation platonique avec une secrétaire. Durant sa vie, il voulut rester dans l'obscurité : la renommée viendrait après son décès. Il avait peur des inconnus et des lieux qu'il ne connaissait pas, et ne supportait pas d'être photographié. Il expliquait sa solitude comme suit : « C'est la solitude de celui qui est trop en avance sur ses compagnons de voyage ».
La seule chose qu'il était capable de faire, à l'en croire, était de penser. Comment y échapper ? Dormir, avec au bout du compte le big sleep (la mort) et l'alcool. Il mourut (pas involontairement) le 30 novembre 1935, d'une cirrhose du foie (provoquée par l'abus d'alcool). Ses derniers mots (passés à la légende) furent : « Donnez-moi encore un peu de vin, car la vie n'est rien ».
Alexandre Blok (Saint-Pétersbourg, 16 novembre 1880 - Petrograd, 7 août 1921) était un poète russe. Les images mystiques idéalisées de ses premières œuvres ont très vite fait de Blok le pionnier des symbolistes russes. Après la révolution de 1905, ses œuvres deviennent plus pessimistes. Dans ses poèmes, il espère la révolte tant attendue contre la culture urbaine, qu'il déteste.
Blok aimait la Russie, un thème majeur de son œuvre. La révolution russe de 1917 l'a d'abord rempli d'espoir. Au cours de la dernière année de sa vie, il a écrit qu'il voyait que cette époque « n'avait pas encore été éclairée par une seule étoile » et que « la musique du monde s'est tue pour moi ».
Nazım Hikmet (Thessalonique, 15 janvier 1902 – Moscou, 3 juin 1963) était un poète, dramaturge, romancier et mémorialiste turc considéré en Turquie comme le premier et le principal poète turc, et – sur le plan mondial – comme l'un des plus grands poètes internationaux du 20e siècle.
En 1938, il est condamné à une peine de prison de 28 ans : ses livres inciteraient à la désobéissance et à la révolte. Il écrira en prison son ouvrage majeur, Paysages humains. Il est libéré en 1950 et se réfugie en Union soviétique. Il décède en 1963 et est enterré à Moscou. L’État turc lui retire sa citoyenneté turque le 25 juin 1951. Il ne redeviendra citoyen turc qu'à titre posthume 58 années plus tard, le 5 janvier 2009, quand le conseil des ministres abroge la décision de 1951.
Grâce au chanteur allemand Hannes Wader, le vers suivant de Nazim Hikmet est aujourd'hui célèbre :
Yaşamak bir ağaç gibi Vivre comme un arbre
tek ve hür ve bir orman gibi Seul et libre comme dans un bois
kardeşçesine, en frères,
bu hasret bizim. Tel est notre désir.
Samuel Edward Krune Mqhayi (S. E. K. Mqhayi, 1er décembre 1875–29 juillet 1945) était un poète et historien Xhosa. Il est un de ceux qui ont contribué à la constitution du Xhosa comme langue écrite. Il fut journaliste pour des journaux en Xhosa de 1896 à 1944. En 1907, il écrivit le premier roman en Xhosa. Il doit surtout sa renommée au poème « Nkosi Sikelel' iAfrika », dont le texte se retrouve dans les paroles de l'hymne national sud-africain. Dans sa jeunesse, Nelson Mandela entendit un jour Mghayi lire un de ses poèmes et y faisait par la suite souvent référence : « La vue d'un homme noir entrant dans la pièce en costume traditionnel avait un effet électrisant, difficile à décrire. On aurait dit que l'univers se trouvait renversé. »
On disait de Hafez Ibrahim (en arabe الولى العالية الحرب Ḥafiẓ Ibrāhīm) (Dairout 1871 – Le Caire 1932) qu'il était le Poète du Nil. Il est parfois également appelé le Poète du peuple, parce que ses poèmes étaient largement répandus parmi le peuple égyptien. Il a écrit sur des sujets qui intéressent directement les gens ordinaires, par exemple la pauvreté et l'occupation. Ibrahim appartient à une génération de poètes du 19e siècle qui utilisent encore la rime et la prosodie de l'arabe classique, mais s'en servent pour traiter de toutes nouvelles idées et sentiments. Une citation célèbre d'Ibrahim est ; « Si tu éduques une femme, tu crées une nation ».
Miroslav Krleža (Zagreb 1892 - Zagreb 1981) est considéré comme l'un des principaux écrivains d'Europe centrale. Il est né en Croatie, qui faisait encore partie à l'époque de la Double monarchie austro-hongroise, et a étudié à l'école militaire de Pécs et à l'académie militaire Ludovicum de Budapest en Hongrie. Comme poète, romancier, dramaturge et essayiste, il a créé une œuvre monumentale composée de plus de soixante-cinq titres. Un des thèmes récurrents de son travail est la confrontation de l'individu avec son environnement social. Son œuvre a été traduite en plusieurs langues et il a été plus d'une fois candidat au prix Nobel.
Krleža fut l'animateur de nombreuses revues littéraires et politiques de gauche comme Plamen (La flamme) (1919), Književna Republika (La république littéraire) (1923-1927), Danas (Aujourd'hui) (1934) et Pecat (Le sceau) (1939-1940). Il était une personnalité culturelle publique, tant sous la monarchie yougoslave (1918–1941) que sous la république socialiste (de 1945 à sa mort en 1981).
Guillaume Apollinaire, pseudonyme de Wilhelm Albert Włodzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki (Rome, 26 août 1880 - Paris, 9 novembre 1918), était un écrivain et poète de langue française. La mère de Kostrowitzki était une femme célibataire d'origine polonaise, son père un officier italien. Lors de sa naturalisation française en 1916, il choisit de s'appeler Guillaume (l'équivalent français de Wilhelm) Apollinaire (en fait, son cinquième prénom). Il a résidé avec sa mère à Stavelot en Belgique, où il a connu un amour malheureux. Un musée consacré à Apollinaire est installé dans l'ancienne abbaye de Stavelot..
Il partit ensuite pour l'Allemagne, en 1901, puis pour Paris où il travailla comme employé de banque puis comme nègre. C'est à Paris qu'il rencontra les peintres illustres de son époque : Picasso, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, Georges Braque, Max Jacob, André Derain, Raoul Dufy, Kees van Dongen et Henri Rousseau. Picasso resta son ami jusqu'à son décès. Par ailleurs, il publia une anthologie des écrits du marquis de Sade et – anonymement – deux romans érotiques.
En septembre 1911, il fut emprisonné (à tort) car suspecté, en tant que « Polonais italien » excentrique, d'avoir volé la Joconde. En 1913 parut son recueil Alcools, l'un des rares ouvrages publiés de son vivant.
Klabund (4.novembre 1890 à Crossen an der Oder - 14. août 1928 à Davos), pseudonyme d'Alfred Georg Hermann Henschke, était un auteur allemand. Après quelques publications, Henschke opta en 1912 pour le pseudonyme Klabund, parce qu'il avait le sentiment d'être un auteur errant : Klabautermann (une sorte d'esprit marin) et Vagabund, soit ensemble Klabund. Il est surtout connu en tant qu'auteur de textes pour le cabaret. En 1925 eut lieu la première représentation de sa pièce Der Kreidekreis(le cercle de craie), inspirée d'un conte chinois. Brecht adapta ensuite cette pièce pour en faire son Cercle de craie caucasien. Il connut dans sa vie personnelle beaucoup de soucis et de revers. Sa première épouse mourut à 22 ans et leur enfant décéda peu après. Pendant toute son existence, il souffrit de tuberculose et dut souvent partir en Suisse pour des cures.
On ne sait pas grand-chose de l'origine de ces poèmes. Ils ont été recopiés par le soldat Fernand Epron, qui a survécu aux tranchées de la Première Guerre mondiale. Il avait noté dans un carnet 28 chansons qu'il chantait avec ses camarades. Epron a légué le carnet à sa petite-fille Danielle Pascual, qui l'a rendu public. Le carnet peut être intégralement consulté sur internet. On y trouve des bluettes typiques et des chansons d'amour romantiques. Mais il est frappant qu'y figurent aussi des textes sur l'insubordination, la désertion et la désobéissance.
Ber Horowitz (Majdan, 17 juillet 1895 – Stanislavov, 2 octobre 1942) était un poète juif, auteur de nouvelles et essayiste. Il est né dans un village de montagne dans les Carpates occidentales (Galicie) et a suivi les cours du lycée (Gymnasium) polonais de Stanislavov (aujourd'hui Ivano-Frankivsk en Ukraine). Il a étudié la médecine à Vienne, publié dans de nombreux journaux yiddish et écrit des poèmes en yiddish. Il parlait douze langues et a effectué des traductions du polonais et de l'ukrainien en yiddish. Il a beaucoup voyagé et a notamment travaillé dans des champs pétrolifères en Roumanie. En 1942, il a été assassiné en même temps que 10 000 autres Juifs et Juives.
Eugen Berthold Friedrich Brecht (Augsbourg, 10 février 1898 – Berlin, 14 août 1956) était un poète, dramaturge et metteur en scène, essayiste et critique littéraire allemand. Brecht est considéré comme le fondateur du théâtre épique. Il a beaucoup collaboré avec les compositeurs Hanns Eisler, Kurt Weill et Paul Dessau. En 1933, Brecht a quitté l'Allemagne et, après quelques détours, s'est retrouvé en 1941 aux États-Unis. Il souhaite y travailler et écrire des scénarios, mais aux yeux de Brecht, les Américains ne cherchent que l'amusement. Il se sent – ce sont ses mots – comme un professeur sans élèves.
Après la Deuxième Guerre mondiale, Brecht est poursuivi en tant que communiste. En 1947, il doit comparaître devant la Commission des activités anti-américaines. Au lendemain de son audition – jour de la première de sa pièce La vie de Galilée à New York – Brecht quitte les États-Unis et s'installe à Zurich.
Il veut aller en Allemagne, mais on lui refuse l'accès à la zone qui est alors sous occupation américaine. Il est donc contraint de rester un an à Zurich. Début 1949, il part pour Berlin-Est, via Prague, avec un passeport tchécoslovaque. Il y fonde, avec sa femme Hélène Weigel, le Berliner Ensemble. Bertolt Brecht meurt d'un infarctus en 1956, à 58 ans.
Sarojini Naidu (née Sarojini Chattopadhyay ; Hyderabad, Inde, 1879 - Lucknow, Inde,
1949) a également été surnommée le Rossignol de l'Inde. Elle était poétesse et la première femme indienne à devenir gouverneur d'un État. En 1925, elle accède à la présidence du Congrès national indien. Elle a commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Son premier recueil de poèmes (The Golden Threshold) a été publié en 1905. Outre des poèmes, elle a également écrit des pièces de théâtre.
Federico García Lorca (Fuente Vaqueros, 5 juin 1898 – Víznar, 18 août 1936) était un poète et dramaturge espagnol. García Lorca est considéré comme l'une des principales personnalités de la littérature espagnole du 20e siècle. L'aéroport de Grenade porte le nom du poète.
Garcia Lorca était ouvertement homosexuel. Il était un artiste polyvalent : il écrivait des poèmes et des pièces de théâtre, il était peintre et dessinateur, un bon musicien, jouait de la guitare, pouvait chanter et jouer sur scène et était, de surcroît, un excellent mime. Il fut assassiné par les partisans nationalistes de Franco pendant la guerre civile espagnole, sans doute en raison de sa réputation en tant qu'écrivain de gauche, auteur d’œuvres romantiques à caractère social. Il devint de ce fait la victime la plus célèbre de la terreur de droite.
Dezső Kosztolányi (Szabadka, aujourd'hui Subotica, Serbie, 29 mars 1885 - Budapest, 3 novembre 1936) était un poète, écrivain, traducteur et journaliste hongrois (Portrait par Lajos Tihany, 1914). Il est considéré comme l'un des principaux auteurs hongrois du 20e siècle. En 1910, il publie son premier recueil de poèmes, Les plaintes du pauvre petit enfant, qui le rendit immédiatement célèbre dans toute la Hongrie.
Edward Słoński (Zapasiszkach, 23 octobre. 1872 - Varsovie, 24 juillet 1926 ) était un poète et écrivain polonais. Il étudia les sciences dentaires et travailla d'abord comme dentiste. On disait parfois, en guise de plaisanterie, qu'il était le meilleur des poètes parmi les dentistes et le meilleur des dentistes parmi les poètes. Il était politiquement actif au sein du parti socialiste polonais et fut arrêté à plusieurs reprises. Il est toujours resté fidèle à ses idéaux socialistes, mais les a combinés par la suite avec une dose de nationalisme polonais ce qui le fit entrer en conflit, après la guerre, avec les groupes communistes favorables à un rapprochement avec Moscou..Quelque peu déçu, il se consacra le restant de sa vie à l'écriture de livres pour la jeunesse et de livres pour enfants.
Kostas Karyotakis (Tripoli, 11 novembre 1896 – Patras, 20 juillet 1928) est considéré comme l'un des principaux poètes grecs des années 1920. Sa poésie abonde en images de la nature, en métaphores, et porte en elle des traces de l’expressionnisme et du surréalisme. Il appartient à la lost generation grecque. Son œuvre n'a guère été appréciée de son vivant, et était souvent dénigrée. Ce n'est qu'après son suicide qu'il a été reconnu à sa juste valeur. C'est ainsi que Karyotakis a malgré tout, à titre posthume, exercé une grande influence sur une nouvelle génération de poètes.
Leopold Andreas (Paul) van Ostaijen (Anvers, 22 février 1896 – Miavoye-Anthée, 18 mars 1928) était un poète et prosateur flamand. Il est surtout connu du grand public grâce à des poèmes comme Boem Paukeslag, Melopee et Marc groet 's morgens de dingen. Van Ostaijen compte parmi les membres d'un groupe de jeunes artistes qui, mus par leurs convictions activistes, s'opposaient à l'élitisme de l'artiste individualiste. Ces expressionnistes humanitaires tendent à l'internationalisme (« la communauté des peuples ») et au pacifisme. Après avoir accompli son service militaire à Krefeld, en Allemagne, en 1922 il a brièvement travaillé dans une imprimerie et publié dans quelques revues. En 1925, il a ouvert à Bruxelles la galerie d'art À la vierge poupine, fermée dès l'année suivante. Atteint de tuberculose, il passa la fin de sa vie au sanatorium privé Le Vallon à Miavoye-Anthée près de Dinant. Van Ostaijen y décéda, solitaire, le 18 mars 1928. À la fin de sa vie, Van Ostaijen promouvait le « lyrisme pur »: une poésie faite seulement de sons, loin de la réalité et des sentiments du poète. Son expressionnisme humanitaire avait évolué pour devenir, selon ses propres termes, un « expressionnisme organique ». Le 8 novembre 1952, il fut conduit à sa dernière demeure, sur la pelouse d'honneur du Schoonselhof à Anvers
Charles W. Wood (nous n'avons pas retrouvé ses dates de naissance et de décès) était un activiste fort apprécié dans les milieux de gauche aux États-Unis, présenté dans les médias ordinaires comme un exemple des perversions de la gauche américaine. On ne trouve pas grand-chose à son sujet sur le web.
Ture Nerman (Norrköping, 18 mai 1886 - Stockholm, 7 octobre 1969) était un politicien, socialiste et journaliste suédois. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il fut rédacteur d'un journal antinazi, Trots Allt! (Malgré tout). Il siégea au parlement de 1946 à 1953. Une rue porte son nom à Kungsholmen, l'une des îles de Stockholm. Ture Nerman était végétarien et abstinent. L'alcoolisme existait dans toutes les couches de la population, mais faisait le plus de victimes parmi les ouvriers. Ture Nerman pensait que l'alcool rendait la classe ouvrière passive et déprimée, ce qui l'empêchait de lutter pour ses droits.
Giuseppe Ungaretti (Alexandrie, 10 février 1888 – Milan, 2 juin 1970) était un poète italien. Son père avait participé à la construction du canal de Suez. Il fréquenta, à Alexandrie, l’École Suisse mais partit étudier en France en 1912. Il y fit la connaissance de différents poètes et artistes comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Giorgio de Chirico, Georges Braque et Amedeo Modigliani. En 1921, il déménagea avec sa famille pour s'installer à Rome et en 1924, il adhéra au fascisme – ce qui contraste fortement avec ses poèmes contre la guerre et son humanisme poétique. Il resta fidèle au fascisme et à Mussolini (qui lui décerna un poste de lecteur à l'université de Rome) jusque pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1944, il se remit à écrire contre la guerre : Ne plus pleurer, et les critiques se demandent encore aujourd'hui comment Ungaretti réussissait à concilier ces textes et sa vie. Il fut nominé pour le prix Nobel de littérature en 1969.
On sait fort peu de choses à propos de cette chanson. Elle a été trouvée à Lopik (Pays-Bas) et y a probablement été amenée par un Belge (un déserteur?). Elle fait sans doute référence au front de l'Yser, où elle aurait pu avoir été écrite. Sur le site de la Nederlandse Liederenbank, le scan est qualifié de « Broadside Ballad », une chanson qui ne vient pas d'un recueil mais dont le texte a été trouvé sur une simple feuille de papier
Winifred Mabel Letts (Broughton, 10 février 1882 – Rathcoole, 1972) est une autrice anglaise, qui a écrit des pièces de théâtre, des romans et des poèmes . Elle a passé l'essentiel de son existence en Irlande. Elle a commencé très jeune à écrire, et sa première pièce fut montée à l'Abbey Theatre de Dublin quand elle avait 14 ans (The Eyes of the Blind, 1906). Elle a encore écrit d'autres pièces, des romans et des livres pour enfants. Son premier recueil de poèmes parut en 1913 (Songs from Leinster). Elle connut son plus grand succès avec le livre Knockmaroon(1933), dans lequel elle décrit sa jeunesse à Dublin auprès de ses grands-parents
Julio Baghy (à l'origine Baghy Gyula, Szeged, 13 janvier 1891 - 18 mars 1967) était un acteur et auteur hongrois écrivant en espéranto. Il a appris l'espéranto à partir de 1911, fut un éminent activiste et vice-président de l'Académie de l'espéranto. Baghy écrivit pour de nombreux journaux en espéranto et fut l'un des rédacteurs en chef de Literura Mondo (jusqu'en 1933). Sa devise était : Amo kreas pacon, paco konservas homecon, homeco estas plej alta idealismo, c'est-à-dire L'amour crée la paix, la paix préserve l'humanité, et l'humanité est l'idéal suprême. Zamenhof, le créateur de l'espéranto, et d'autres espérantistes de la première heure ont accueilli en Baghy le premier écrivain qui ait donné une allure littéraire à l'espéranto.
Vladimir Vladimirovitch Maïakovski (en russe: Владимир Владимирович Маяковский) (Bagdadiin Georgie, 19 juillet 1893 - Moscou, 14 avril 1930) était l'un des principaux représentants du futurisme poétique dans l'empire tsariste et en Union soviétique. Maïakovski était le fils d'immigrés cosaques. À quatorze ans, il participait à une manifestation socialiste. Après le décès prématuré de son père en 1906, la famille partit pour Moscou. Lors d'une période d'isolement cellulaire en 1909, en raison de ses activités politiques (il avait alors 16 ans), il commença à écrire des poèmes. En 1911, il découvrit à l’académie des beaux-arts de Moscou le mouvement futuriste russe. Des poèmes de Maïakovski furent publiés pour la première fois dans la publication futuriste « Une gifle au goût public » (Пощёчина общественному вкусу) .
Après la guerre, il quitta Leningrad pour retourner à Moscou et réalisa des affiches d'agit-prop, dont il créait et le texte et le graphisme. En 1919, il fit paraître son premier recueil de poèmes, Œuvres complètes 1909-1919(Все сочиненное Владимиром Маяковским). Il était immensément populaire dans les débuts de l'Union soviétique. De 1922 à 1928, il fut un membre éminent du Front artistique de gauche (LEF), usant de ce qu'il appelait le style « futurisme communiste (комфут).
Mais il perdit progressivement ses illusions à propos du bolchevisme et de la propagande bolchevique. Sa pièce satirique La punaise (клоп, 1929), qui traite de l'hypocrisie et de la bureaucratie soviétiques, illustre cette évolution. Il se suicida en avril 1930.
Gilbert Frankau (Londres, 21 avril 1884 – Hove (GB), 4 novembre 1952) était un romancier britannique très populaire, aujourd'hui oublié. Il écrivit également des poèmes et compte parmi les War Poets de la Première Guerre mondiale. Il est né dans une famille juive, mais a été baptisé dans la religion anglicane avant de se convertir, par la suite, au catholicisme. Gilbert Frankau disait de lui-même : « Le journalisme politique était pour moi plus important que les romans ou les nouvelles ». Mais ce sont ses œuvres de fiction qui lui ont permis de conquérir un siège à la Chambre des communes. Comme journaliste, il collabora à une prestigieuse revue de droit (Britannia) qui, toutefois, fut un échec total.
On ne sait rien de l'auteur de cette chanson. C'est une chanson populaire Beti qui parle de la fin de la guerre et du conflit qui naquit alors entre partisans et adversaires d'Atangana. La Première Guerre mondiale toucha le Cameroun dès 1914. Le Cameroun était alors une colonie allemande, et Atangana collabora avec l'occupant. Il s'enfuit du pays et abandonna la ville de Yaoundé à ses amis du clan des Ewondo et aux troupes allemandes qui y demeuraient encore. Ils tinrent bon jusqu'en 1916, mais durent finalement fuir eux aussi. On ignore si ce texte fut originellement chanté en anglais ou s'il a été traduit d'une des langues locales..
Elia Abû Mâdi (ماضي أبو إيليا Īlyā Abū Māḍī ; Bikfaya, Liban, 15 mai 1890 - New York, 23 novembre 1957) est d'origine libanaise mais à passé une bonne partie de sa vie en Amérique. Il est un poète et journaliste arabe, très populaire en raison de la force expressive de sa langue. Il se situait dans la tradition séculaire de la poésie arabe, mais écrivait à propos de gens vivant aujourd'hui leur vie de tous les jours.
En 1911, il publia son premier recueil de poèmes à Alexandrie, en Égypte (Tadhkār al-māḍī - En souvenir du passé). Il émigra ensuite aux États-Unis où il rejoignit son frère à Cincinnati. En 1929, il lança une revue bimensuelle en langue arabe de son cru, Al-Samīr (Le Compagnon), qui devint quotidienne en 1936 et à laquelle il continua de collaborer jusqu'à sa mort.
Mīḫāˀīl Nuˁayma (Mikhail Naimy: نعيمة ميخائيل - Mont Sannine, aujourd'hui au Liban, 1894 – Beyrouth 1988) était un écrivain et poète libanais de la Pen League de New York. Il a étudié à Nazareth et à Poltava, en Ukraine. Après la guerre, il partit pour New York où il s'engagea, aux côtés de Khalil Gibran et de huit autres auteurs, pour la renaissance de la littérature arabe, par l'intermédiaire de la Pen League de New York.. L'auteur du fragment précédent, IIliya Abu Madi, en faisait également partie. Naimy en était le vice-président, et Gibran le président. Après un séjour de 21 ans aux États-Unis, il rentra au Liban, à Baskinta où il resta jusqu'à la fin de ses jours.
Kurt Tucholsky (Berlin, 9 janvier 1890 - Göteborg, 21 décembre 1935) était un écrivain, chroniqueur et journaliste allemand de l'entre-deux-guerres. Erich Kästner, qui fut son collègue en écriture, a dit de lui qu'il était 'un petit Berlinois plutôt gros, qui se servait de sa machine à écrire parce qu'il voulait éviter une catastrophe'. Outre de très nombreuses chroniques, recensions et compte-rendus journalistiques, il a publié quelques nouvelles, de nombreux textes de chansons et des poèmes. Son œuvre est celle d'un démocrate, d'un pacifiste et d'un adversaire féroce du national-socialisme. De nombreux poèmes de Tucholsky ont été mis en musique, notamment par Hanns Eisler.
Dès 1924, il vécut de manière plus ou moins permanente à l'étranger - d'abord à Paris, ensuite en Suède. C'est là qu'il décéda en 1936, après avoir avalé une quantité excessive de somnifères. On estime généralement qu'il s'est suicidé, désespéré par ce qui était en train de se produire dans le monde. Ses seules œuvres connues de la période suédoise sont quelques lettres, déchirantes.
Carl Sandburg (Galesburg, 6 janvier 1878 - Flat Rock, 22 juillet 1967) était un écrivain, éditeur et poète américain. Il a remporté le prix Pulitzer à trois reprises, deux fois pour ses poésies et une fois pour une biographie d'Abraham Lincoln. À 13 ans, il quitta l'école et travailla notamment comme maçon, employé d'hôtel et livreur de charbon. Il commença sa carrière comme journaliste au Chicago Daily News. Par la suite, il écrivit des poèmes, des biographies, des romans, des livres pour la jeunesse et des critiques de cinéma. Il édita également des livres contenant des ballades et des chansons populaires (folksongs). Sandburg combattit au cours de la guerre hispano-américaine (1898) à Cuba et à Puerto Rico. Il s'installa à Milwaukee, où il adhéra au Social Democratic Party. En 1945, Sandburg déménagea pour aller vivre dans une propriété dans le village de Flat Rock, où il resta jusqu'à son décès en 1967.
Eugen Berthold Friedrich Brecht (Augsbourg, 10 février 1898 – Berlin, 14 août 1956) était un poète, dramaturge et metteur en scène, essayiste et critique littéraire allemand. Brecht est considéré comme le fondateur du théâtre épique. Il a beaucoup collaboré avec les compositeurs Hanns Eisler, Kurt Weill et Paul Dessau. En 1933, Brecht a quitté l'Allemagne et, après quelques détours, s'est retrouvé en 1941 aux États-Unis. Il souhaite y travailler et écrire des scénarios, mais aux yeux de Brecht, les Américains ne cherchent que l'amusement. Il se sent – ce sont ses mots – comme un professeur sans élèves.
Après la Deuxième Guerre mondiale, Brecht est poursuivi en tant que communiste. En 1947, il doit comparaître devant la Commission des activités anti-américaines. Au lendemain de son audition – jour de la première de sa pièce La vie de Galilée à New York – Brecht quitte les États-Unis et s'installe à Zurich.
Il veut aller en Allemagne, mais on lui refuse l'accès à la zone qui est alors sous occupation américaine. Il est donc contraint de rester un an à Zurich. Début 1949, il part pour Berlin-Est, via Prague, avec un passeport tchécoslovaque. Il y fonde, avec sa femme Hélène Weigel, le Berliner Ensemble. Bertolt Brecht meurt d'un infarctus en 1956, à 58 ans.
C'est de son nom de naissance, Sami Rosenstock, qu'il signe le poème La tempête et la chanson du déserteur. Il y exprime les peurs et l'aliénation des soldats. À l'époque, Sami avait 17 ans. Le poème est connu dans la littérature roumaine pour les qualités stylistiques qu'y manifeste Tzara.
Le poème vient du recueil Du champ des horreurs (Genève, Éditions de la revue Demain, 1917, 11-13). Tous les poèmes traitent des horreurs de la guerre, mais disent aussi combien elle est évitable. Le poème 1914 se clôt sur un songe assez vague, affirmant que peut-être, un jour, les choses seront tout différentes ... L'ensemble du recueil peut être consulté sur internet http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65196595/f15.image
Les poèmes sont dadaïstes dans la forme et le fond, leur message est réaliste et interpellant. Le sous-titre Verzen in staccato (Vers en staccato) reflète bien le caractère des textes : des vers très courts, généralement deux mots, qui conduisent dans un seul et même rythme à la fin du poème, presque comme le feu d'un fusil. Un recueil pacifiste très particulier, qui ne fut pratiquement pas remarqué à l'époque mais dont Albert Verwey disait le plus grand bien.
Ce fragment vient du poème Gebet nach dem Schlachten. Le sous-titre est plus explicite encore : Kopf ab zum Gebet (une référence à « chapeau bas ... »). La guerre a amené Tucholsky à se poser bon nombre de questions existentielles mais aussi religieuses. Il est né dans une famille juive, mais a très vite quitté la communauté judaïque. Afin de s'assurer des possibilités de promotion, il se fit membre, en 1918, de l’Église évangélique. Mais il n'en devint pas plus religieux pour autant. En 1924, il écrivit ce violent réquisitoire sous le pseudonyme Theobald Tiger. Il avait surtout utilisé ce pseudonyme pour des publications dans le supplément du Berliner Tagesblatt consacré aux arts, Ulk. Il en fera encore usage ultérieurement pour des poèmes et des textes radicalement antimilitaristes. C'est l'un des rares poèmes de cette Ode qui ait été écrit après la guerre. Mais il fait clairement référence à 1914.
Dans ce poème, il s'adresse à Dieu : pourquoi – pourquoi – pourquoi ? Sans obtenir de réponse. Et il conclut sur une note amère :
Wir stehen vor dir : ein Totenbataillon.
Dies blieb uns : zu dir kommen und beten !
Weggetreten !
Nous sommes face à toi : un bataillon de morts.
Voici ce qui nous reste : venir à toi et prier !
Rompez !
Ode Marcial est un des éléments d'un cycle de poèmes éponyme de l'auteur Alvaro De Campos. On trouve dans le recueil des poèmes comme « La mort, le bruit, le viol, le sang, l'éclat des baïonnettes ... »; « Oh les pires horreurs se taisent au son des clairons », « Pour ceux, pour ma mère, ceux qui sont morts, qui sont tombés au combat ... », « Du bruit venant de toutes parts et je ne sais pas pourquoi ».
Avec Álvaro de Campos, Pessoa entendait remplacer la pensée par son contraire, les sens. Il veut tout sentir, de toutes les façons possibles, dans un élan aussi vain que désespéré vers l'autodestruction. Álvaro exprime son ahurissement face à l'absurdité de la vie, l'impossibilité de la réalité, la peur du mystère et la peur, plus grande encore, de voir ce mystère prendre forme en mots ou en images. Il devient le poète du néant : « Je ne suis rien/Je ne serai jamais rien/ Je ne peut pas non plus vouloir être quelque chose/ Pourtant je cultive tous les rêves du monde ».
L'Ode Marcial reflète l'esprit décadent de l'époque. Le poète accomplit lui-même des actes horribles, dans un effort pour vaincre la décadence. Mais cela ne fonctionne pas. Il y a, dans le poème, un vers qui est une clef au monde poétique de Pessoa : Dói-me a alma e não compreendo... (« j'ai mal à mon âme et je ne comprends pas »).
Les poèmes de Blok ont souvent un ton descriptif et rappellent presque la prose. Ceux qui sont nés dans les années de stagnation en est un exemple. Le poète décrit une sorte de vision, un « incendie du monde » apocalyptique qui détruit mais rend également possible un nouveau départ. Dans ce poème, Blok donne la parole aux classes russes inférieures : « Sur les joues émaciées, creusées par la guerre et la libération/Demeurent des réflexions sanglantes » Le poème peut être lu de deux manières : la classe inférieure est «exploitée» par l'armée ET la guerre est intrinsèquement injuste. Le gouvernement militaire craignait surtout que prévale cette deuxième interprétation.
Ce poème vient du recueil La force d'un peuple, que l'on peut lire intégralement sur internet. Hikmet a publié ce recueil à 17 ans, en 1919. On y retrouve de nombreuses expérimentations linguistiques et formelles. L'indignation face à l’injustice et à la guerre, la foi dans la force du peuple sont également présentes..
La petite fille d'Hiroshima est sans doute le plus connu des poèmes pacifistes de Nazim Hikmet, notamment grâce à la version chantée de Pete Seeger (I come and stand). « Tout ce que je demande, c'est que tu combattes pour la paix. Fais-le aujourd'hui ».
Dans sa revue, Poetry International Rotterdam s'est penché sur ce poème, y voyant un exemple de la poésie politique africaine. « Aa ! Gloire au Héros de la Grande-Bretagne » revêt la forme d'un éloge en vers, d'une ironie mordante et amère, où les Africains sont appelés à se révolter contre l'oppresseur colonial.
En 2014, la revue du mouvement laïque DeMens consacra un numéro à la poésie de guerre qui ne doit pas être « doucereuse », car – comme le disait Lucebert – cela ne convient pas aux commémorations succédant au conflit. La revue présente ce poème d'Ibrahim comme un texte atypique. Le poète ne reste pas impuissant à pleurer les horreurs de la guerre, mais analyse et conclut : L'Occident est devenu une torche enflammée // qui fait peur aux plus vifs des éclairs // La science fait brûler la flamme // et une civilisation sénile la chasse sans pitié.
Le fragment ici choisi provient d'un poème écrit pendant la Première Guerre mondiale et publié dans son premier recueil de poésie paru après la guerre, en 1919, Pjesme I en II (Chants). Le poème fait partie d'un petit cycle de trois poèmes et n'est pas encore aussi politiquement chargé que les œuvres ultérieures de l'auteur, qui sont plus satiriques. Il s'achève sur ces quelques mots d'un fatalisme tout philosophique : ... et la neige fond // et au printemps l'eau coule,
Le fragment provient du poème À l’Italie, qui fait lui-même partie du cycle Obus couleur de lune, repris dans le recueil Calligrammes. Dans l'une de ses lettres de guerre à son amie Lou, il écrit « Rien ne vient donc sur terre, n'apparaît aux yeux des hommes s'il n'a d'abord été imaginé par un poète. ». Ce qui vaut aussi pour la guerre ; par conséquent, le poète doit « créer » lui-même la guerre dans ses poèmes, aussi terrible soit-elle. C'est ce que fait Apollinaire dans ses Calligrammes. Il chante la guerre dans toute sa beauté cruelle. La guerre offre la possibilité d'un nouvel avenir, débarrassé des scories du passé, et d'un nouveau 'moi'. Obus, couleur de lune est le cinquième cycle du recueil. Il s'y redécouvre et se donne un nouveau nom : je lègue à l'avenir l'histoire de Guillaume Apollinaire // qui fut à la guerre et sut être partout. Mais le recueil s'achève sur un cri de détresse :
Mais riez riez de moi
Hommes de partout surtout gens d'ici
Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire
Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire
Ayez pitié de moi
En 1917, Hanns Eisler met en musique deux chansons de Klabund sous le titre Dumpfe Trommel und berauschtes Gong : Der müde Soldat (Schi-King) et Der rote und die weiße Rose (Li-Tai-Po). Der müde Soldatest la plus ancienne partition connue d'Eisler. Klabund s'est inspiré d'un poème chinois vieux de plus de 2000 ans (Schi-King, 11-700 AD). Le poème ne se caractérise pas par son antimilitarisme militant, mais le thème (ne pas vouloir être un soldat) est déjà présent chez Klabund, âgé en 1915 de vingt-cinq ans..
Après avoir été mobilisé pour la guerre en 1914, il commence à écrire des poèmes sur l'absurdité de la guerre et de la violence. Il adhère à Vienne, pendant ses études de médecine, au cercle littéraire de Mosche Silburg. Ber Horowitz écrit des poèmes néoromantiques avec des références à la nature et à la vie dans les villages juifs des Carpates. Son premier recueil, fun majn hejm in di berg, paraît à Vienne en 1919. C'est de ce recueil que provient le fragment de poème ici choisi.
Le premier poème que publia Brecht parut dans le journal de son école en 1913 : Der Brennende Baum. Suivent ensuite, à partir de 1914, des poèmes qu'il publie dans le journal d'Augsbourg Neuesten Nachrichten. Brecht écrit sur l'expérience directe des soldats. Moderne Legende (1914 - Brecht a alors 16 ans) se termine par les mots « seules les mères ont pleuré // de ce côté-ci et de l'autre ». En 1915 paraît Der Fähnrich. Il n'en peut plus. Il n'est tout simplement pas humain d'avoir à recevoir des ordres et à les donner. La mort héroïque, ça n'existe pas. .Le thème de la sympathie et de la compassion pour ses semblables est déjà présent dans l'esprit de l'auteur.
The Gift Of India évoque un sentiment de fierté mais aussi de tristesse face aux sacrifices que l'Inde doit faire dans la guerre. Naidu espère que le sacrifice (le « don ») permettra au moins d'arriver à ce que l'Inde prouve avoir le droit à l'indépendance. La liberté ne s'obtient jamais par charité. Le poème figure dans le recueil The Broken Wing : Songs of Love, Death and the Spring, mais Naidu en a donné lecture dès 1915 en public.
Le poème a été publié à titre posthume sous le titre Iglesia abandonada (Balada de la Gran Guerra) (L'église abandonnée – ballade de la Grande Guerre), mais est daté du 29 novembre 1929, après le crash de Wall Street. Cependant, Lorca l'a sans doute écrit dès 1918. On ne sait pas grand-chose de l'origine exacte du poème. L'a-t-il écrit après une réunion, après une séance au cinéma ? Il parle d'une frustration qui se transforme en deuil. Il avait d'abord donné pour sous-titre au poème « souvenir », avant de choisir « souvenir de guerre ». Le fils est parti, définitivement. Que reste-t-il de l'espoir d'un monde nouveau après la guerre ? Seule demeure une complainte dans une église abandonnée...
Ce poème est extrait du recueil éponyme publié en 1915, sur lequel Kosztolányi a travaillé depuis le début de la guerre. Mon Frère est une compilation de poèmes où sont décrits des personnages qui expriment surtout des sentiments de regret et de chagrin. La guerre est associée au meurtre et au suicide. Le poète prend fait et cause pour les valeurs féminines et oppose la douceur et la chaleur à la douleur et l'atrocité de la guerre. Mais le poème (et le recueil) sont également empreints d'humour (y compris d'humour noir).
Le poème ici cité traite de cette réalité déchirante. Il se pouvait que, dans les tranchées, des citoyens polonais se retrouvent face à face. Le titre' « Ta co nie zginęła » [Celui qui n'était pas perdu/qui ne mourut pas) fait référence à l'hymne national polonais « Jeszcze Polska nie zginęła póki my żyjemy... » [La Pologne n'est pas perdue, aussi longtemps que nous vivons).
Le poème ,n'est pas véritablement pacifiste, mais il parle de la douleur d'être partagé entre différents camps et de courir le risque, à tout moment, d'être abattu par un frère. Le poème peut aussi se lire sur un plan universel, car tous les soldats, dans toutes les armées, sont frères. Le poète donne forme personnelle aux horreurs de la guerre : « tranchées gémissantes », « armes hurlantes », et « balles sifflantes » ont pour résultat de faire pleurer la forêt et la terre. L'usage répété des formes directes « tu » et « je » souligne ainsi l'inhumanité universelle de la guerre..
Son premier recueil de poèmes parut en février 1919 : La douleur de l'homme et les choses (en grec : Ὁ πόνος τοῦ ἀνθρώπου καὶ τῶν πραμάτων). Ce recueil ne fut guère remarqué ou reçut de mauvaises critiques. C'est de ce recueil que provient le poème cité ici. Karyotakis y insuffle une profondeur existentielle qui va plus loin que la poésie néosymboliste et néoromantique de son temps. Tout empreint d'une audace poétique, il s'efforce de restituer le climat de décomposition, les impasses de sa génération et les blessures de son propre univers mental..
Il se retrouva de plus en plus écartelé entre ses idées noires et la vision sombre qu'il avait de l'être humain d'une part, et la réalité empirique (celle des sens) de l'autre. Le fragment ici cité vient du poème Fatalisties Liedje qui figure dans le recueil De feesten van angst en pijn. Il s'y efforce de réconcilier le dilemme entre l' « intérieur » (ses idées noires) et l' « extérieur » (la réalité et les désirs) en forgeant une « unio mystica », une extase métaphysique. L'homme décharné lutte comme une épave contre le chant triomphal, répété à l'infini, « fluctuant/ toi et moi/ flux et reflux/vivre et mourir » de l'océan ». Dans une version au brouillon du poème, on peut lire encore « bon repos chez Platon », mais ces mots ont été biffés.
Son National Anthem (hymne national) parut en 1916 dans une publication de The Masses (exemple en illustration) sous le titre Am I a Patriot? « Le patriotisme », écrit-il, « est la preuve d'un cerveau courtaud et sous-développé ». Les idéaux sont « des mensonges et une tromperie qui nous détournent de nos soucis et nous rendent esclaves des ambitions d'autrui ». L'idéaliste donne sa vie pour la géographie et des couleurs ; le matérialiste pour des choses concrètes et palpables « comme une femme et des enfants ».
Le château hanté fait référence au Palais de la paix à La Haye. En 1913, un an avant que n'éclate la guerre, ce Palais fut inauguré en grande pompe. Il devait symboliser l'espoir et le désir de résoudre les conflits de façon pacifique. L'année suivante, la guerre balaya cet espoir. Nerman écrit à ce propos, en 1916, ces mots amers : « disparaissant lentement dans le gris //vêtu de son costume du dimanche // un rêve orgueilleux se pavane, devenu pierre : le Palais de la paix du Prince. ». Nerman rappelle dans ce poème l'image d'un énorme tas de cadavres. Et le poème se clôt sur une note cynique : « aujourd'hui, je le crains, le Palais de la paix est dans l'ombre (de cet énorme tas).”
La citation présentée ici n'est pas un fragment mais la totalité du poème. Ungaretti était connu pour écrire des vers ramassés, semblables à des haïkus. Soldati vient du recueil Allegria di naufragi (1919 – L'allégresse des naufragés). Il avait été publié dès juillet 1918 dans la revue La Raccolta. Ungaretti résume en quelques lignes le sentiment de la tragédie existentielle de la Première Guerre mondiale. Il a écrit ce texte dans les tranchées près du bois de Courton, aux environs de Reims. Mais peut-être peut-on aussi lire Soldati comme « les hommes ne peuvent échapper à la douleur et à la mort »..
Le poème raconte l'histoire d'un homme qui est condamné à être fusillé pour lâcheté (il a déserté la ligne de front). Ce sont ses camarades de bataillon qui lui tirent une balle dans le cœur. Le poème s'adresse directement au lecteur et demande : pouvons-nous porter un jugement sur cet homme ? C'était encore un homme jeune, avec un avenir devant lui. Dans le même recueil figure un autre poème, Hero. Il y a des similitudes entre les deux textes. Dans chacun, une mère reçoit une lettre lui annonçant que son fils est tombé au champ d'honneur. La vérité n'est pas dite. Le Hero est-il bien un héros ? Telle est la question que l'autrice semble poser au lecteur.
Le titre du poème est « 1919 » et il a été publié dans le premier recueil de Baghy, Preter la Vivo (Au-delà de la vie, 1922). Ce recueil ouvrit de nouveaux horizons à la poésie espérantiste, et fut couronné en 1923 par un prix littéraire espérantiste à Budapest. Baghy fut le premier écrivain à utiliser l'espéranto comme langue littéraire pour transmettre des idées humanitaires. L'ensemble du recueil peut être consulté sur internet.
À l'été de 1915, il tombe amoureux de la femme de son éditeur. Différentes affaires suivront. Elles ont fortement influencé son œuvre, de même que les fortes impressions que lui font la guerre et la révolution. La Guerre et le Monde est un poème de grande ampleur auquel l'auteur a longtemps travaillé. Il dépeint notamment les horreurs de la Première Guerre mondiale. Juste à côté figure le poème L'Homme de 1917, dans lequel il décrit la timidité de l'amour. Ce sont deux poèmes-clefs, où il opère la transition entre le futurisme (qui était favorable à la guerre, espoir d'un avenir nettoyé des scories du présent) et un pacifisme militant.
Ce chant anonyme figure dans le recueil Weltkriegslieder-Sammlung, où se trouvent des rengaines chantées pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage a été publié en 1926 aux éditions Der Deutschmeister à Dresde. Il se compose de témoignages de survivants de la guerre. Le livre compte 647 pages et environ 700 textes de chansons de soldats. La plupart d'entre elles glorifient la guerre et datent des premières années du conflit. Par la suite, les nazis firent de la bataille de Langemarck un événement héroïque, et ils magnifiaient les soldats qui y étaient tombés. Le recueil ne contient pourtant aucun poème à propos de Langemarck. Ce mythe a donc été créé bien après la guerre.
Le déserteur est l'un des rares poèmes critiquant la guerre. Le soldat ne tenait plus le coup dans sa guérite, et il suit un personnage semblable à la Lorelei qui le séduit en lui susurrant des chansons d'amour et de fidélité. La Weltkriegs-Liedersammlung est intégralement consultable sur internet.
Ce chant anonyme figure dans le recueil Weltkriegslieder-Sammlung, où se trouvent des rengaines chantées pendant la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage a été publié en 1926 aux éditions Der Deutschmeister à Dresde. Il se compose de témoignages de survivants de la guerre. Le livre compte 647 pages et environ 700 textes de chansons de soldats. La plupart d'entre elles glorifient la guerre et datent des premières années du conflit. Par la suite, les nazis firent de la bataille de Langemarck un événement héroïque, et ils magnifiaient les soldats qui y étaient tombés. Le recueil ne contient pourtant aucun poème à propos de Langemarck. Ce mythe a donc été créé bien après la guerre.
Frankau décrit, dans The Deserter, l'exécution d'un soldat. D'abord, le soldat demande pardon, mais ses camarades lui bandent les yeux et le vouent aux gémonies. Pourtant, entre les lignes, on sent bien l'admiration pour un homme anonyme qui a le courage de ne pas participer à la guerre. Le ton du poème est distant, et le poète semble ainsi placer une note de bas de page cynique au bas de l'héroïsme de la rhétorique guerrière.
Le fragment choisi provient d'un poème du recueil Diwan de 1919. Abu Made allait publier au total quatre recueils intitulés Diwan. Le recueil de 1919 est le deuxième (il avait appelé Diwan, d'emblée, son premier recueil de 1911). Il se fit, avec ces textes, un nom en tant que poète lyrique. Ils ont une caractéristique innovante : il écrit de longs poèmes, et y laisse la bride sur cou à ses sentiments.
Dans son livre Mikhail Naimy: Poet of Meditative Vision, Issa Boullata fait observer que Naimy traite souvent de sujets spirituels dans ses poèmes tout en quittant les formes traditionnelles de la poésie arabe par l'usage d'une langue imagée très accessible. « Son humeur méditative », écrit Boullata, « combinée à l'attractivité des murmures de son ton tout empreint de calme s'adresse au lecteur comme à quelqu'un qui partage une expérience avec le poète ».
C'est de cette même façon que le poète communique ses pensées sombres et son découragement face aux horreurs de la guerre : « Mon cher frère, qui sommes-nous sans voisin, famille ou pays ? Nous dormons et nous réveillons vêtus de honte / Le monde exhale notre puanteur, comme il l'a fait avec celle des morts/ Apportez la bêche et suivez-moi – creusez une tranchée encore pour ceux qui n'ont pas cessé de vivre. »
Nous avons déjà parlé de Kurt Tucholsky ci-avant, en tant que poète et chroniqueur. Ce fragment provient d'un texte dont la forme tient à la fois du poème et de la chronique, une Glosse : Der bewachte Kriegsschauplatz, publié en 1931 dans la revue Die Weltbühne. La date de publication constitue une exception dans notre mosaïque de textes, mais on trouve dans l’œuvre de Tucholsky, dès le début de la Première Guerre mondiale, des brouillons de textes qui ont le même contenu. Il lui fallut attendre 1931 pour le formuler en quatre mots : Les soldats sont des assassins. Sous le pseudonyme d'Ignaz Wrobel, il écrivait à ce sujet : « Pendant quatre années, il y a eu des bandes de terre, kilométriques, où il était permis de commettre des meurtres. Alors que c'était interdit à une demi-heure de route. Ai-je dit : meurtres ? »...”
L'armée se sentit profondément insultée et comme Tucholsky, entre-temps, avait élu domicile en Suède ce fut l'éditeur responsable de Die Weltbühne qui fut cité à comparaître, pour « Beleidigung der Reichswehr » (insulte à l'armée allemande). Carl von Ossietzky fut acquitté parce que « la citation ne visait concrètement personne et qu'une généralité indéfinie ne peut être insultante ».
Mais les procès n'en finirent pas pour autant. Jusque dans les années ’70 et ’80, des militants pacifistes furent poursuivis pour avoir utilisé cette citation de Tucholsky (par exemple sur l'autocollant en illustration). Jusqu'à ce que le Bundesverfassungsgericht (la Cour constitutionnelle allemande) se prononce en 1995 et autorise l'usage de la citation. Mais en 2010, le journaliste Thies Gleiss fut malgré tout condamné pour une déclaration du même ordre faite dans le journal Die Junge Welt (20/05/2010) (et acquitté en appel).
Tout ceci n'a rien de nouveau. Dès 200 avant notre ère, Cyprien de Carthage écrivait dans une lettre : « Le meurtre est un crime lorsqu'il est commis par un individu. Mais il est honoré et présenté comme vertueux et preuve de courage quand ils sont plusieurs à le commettre ». Dans son texte, Tucholsky critique violemment la police militaire qui fait en sorte que, derrière la ligne de front, « on meure correctement » et qu'à l'arrière, les déserteurs soient assassinés.
Ce fragment vient du poème Gebet nach dem Schlachten. Le sous-titre est plus explicite encore : Kopf ab zum Gebet (une référence à « chapeau bas ... »). La guerre a amené Tucholsky à se poser bon nombre de questions existentielles mais aussi religieuses. Il est né dans une famille juive, mais a très vite quitté la communauté judaïque. Afin de s'assurer des possibilités de promotion, il se fit membre, en 1918, de l’Église évangélique. Mais il n'en devint pas plus religieux pour autant. En 1924, il écrivit ce violent réquisitoire sous le pseudonyme Theobald Tiger. Il avait surtout utilisé ce pseudonyme pour des publications dans le supplément du Berliner Tagesblatt consacré aux arts, Ulk. Il en fera encore usage ultérieurement pour des poèmes et des textes radicalement antimilitaristes. C'est l'un des rares poèmes de cette Ode qui ait été écrit après la guerre. Mais il fait clairement référence à 1914.
Dans ce poème, il s'adresse à Dieu : pourquoi – pourquoi – pourquoi ? Sans obtenir de réponse. Et il conclut sur une note amère :
Wir stehen vor dir : ein Totenbataillon.
Dies blieb uns : zu dir kommen und beten !
Weggetreten !
Nous sommes face à toi : un bataillon de morts.
Voici ce qui nous reste : venir à toi et prier !
Rompez !
Le fragment a été choisi parce qu'il contient la célèbre phrase « Sometime they'll give a war and nobody will come ». Il provient d'un autre long poème The People, Yes (1936). La citation est connue pour avoir été utilisée dans les manifestations contre la guerre dans les années soixante. Allen Ginsberg lui a donné une tournure plus complète dans son poème Graffiti de 1972 : « What if someone gave a war & Nobody came ? // Life would ring the bells of Ecstasy and Forever be Itself again. » (Que se passerait-il si quelqu'un déclare la guerre et que personne n'y va ? // La vie serait pleine d'extase les cloches sonnent et pour toujours être de nouveau Soi. ». La citation finit par vivre sa propre vie et sa traduction (libre) en allemand a souvent, mais à tort, été attribuée à Bertolt Brecht (Stell Dir vor, es gibt Krieg, und keiner geht hin).
Carl Sandburg écrivit The People, Yes pendant la Grande Crise des années trente. Il veut porter, dans son texte, un message joyeux et rassurant. Il adresse ses vers au peuple américain, non à la nation américaine. Le poème en prose s'ouvre par des questions que posent des enfants. La question de la guerre est l'une d'elles. Sandburg rêve d'une Family of Man et pour y parvenir, il fait confiance aux gens ordinaires.
Ce fragment n'a pas été écrit durant la Première Guerre mondiale. On ne sait pas avec précision quand Brecht l'a écrit, mais il l'a choisi pour figurer dans son recueil Gedichte im Exil (1936-1937) qui ne fut jamais publié. Le poème parut dès lors en 1937 dans le Deutsche Kriegsfibel (Abécédaire de la guerre, édité à Moscou)) et l'ensemble du Fibel se retrouva dans les Svendborger Gedichte. Toutefois, le poème est sans doute plus ancien parce qu'il figure déjà dans la cantate Gegen den Krieg de Hanns Eisler (1936). Cette cantate est entièrement composée de poèmes et de fragments tirés du Deutsche Kriegsfibel.
Tout comme le fragment de Tucholsky, ces vers ont conduit à des poursuites judiciaires. En 1988 encore, des manifestants contre la guerre qui les avaient reproduits dans un tract ont été condamnés par le Landgericht de Munich à une peine de prison conditionnelle de 8 mois pour avoir « ... fortgesetztes verfassungsfeindliches Einwirken auf die Bundeswehr » (s'en être pris de façon soutenue, et contraire à la Constitution, à l'armée allemande") en application du § 89 du Code pénal allemand.
L'ensemble du poème se compose de trois strophes de chaque fois quatre vers :
un général est pris à partie pour une « chose » dont il se sert ;
le deuxième vers nomme l'utilité de la chose ;
le troisième vers est répété (il y a une limite à l'utilité)
et le quatrième vers énonce cette limite (un être humain est nécessaire)
La troisième strophe, le fragment choisi ici, précise cette limite : l'être humain peut penser. Le poème devient, de ce fait, un avertissement donné au général (« tu n'es pas aussi puissant que tu ne le crois ») et un appel à chaque soldat et à chaque être humain (« pensez »).
Le fragment résume bien l'ensemble de ce poème-mosaïque et formule simultanément une conclusion : Homme, réfléchis et ne te joins pas au général. Alors, il aura l'air malin, avec ses tanks et ses armes !
Le royaume roumain resta à l'écart des tumultes de la guerre jusqu'en 1916. Tzara en profita pour fuir à Zurich, en pays neutre, à l'automne de 1915. Il apprend le français et est l'un des promoteurs du mouvement Dada en février 1916. Tzara, qui a alors 19 ans, monte sur la scène du Cabaret Voltaire portant monocle, chante des rengaines sentimentales en distribuant au public, scandalisé, des mouchoirs en papier.
Il est sans cesse en conflit avec les services d'ordre suisses, parce qu'il prend le plus grand plaisir à « épater la bourgeoisie ». Vers 1918, il s'engage de plus en plus dans des mouvements politiques (la révolution d'octobre et les révoltes en Allemagne). Tzara déménage pour se rendre à Paris.
En juillet 1914, il rejette l'appel du président français Poincaré tendant à former, par-delà les divergences d'opinion politiques et religieuses, une « Union Sacrée » pour s'opposer à la menace de guerre allemande. Guilbeaux cherche à se rapprocher de Romain Rolland en participe en 1916 à la conférence de paix de Kiental. Il demeure en exil en Suisse et y collabore à la revue Demain, laquelle devient la voix des Français de l'étranger. En avril 1917, il essaie de contacter Lénine pour l'aider à rentrer en Russie. Guilbeaux est l'un des signataires du Protocole de Berne. En février 1918, il est accusé de haute trahison mais la Suisse refuse de le poursuivre. En novembre, il est toutefois arrêté à Berne sous l'inculpation d' « incitation à la révolution ». Il reçoit le surnom de « futur Lénine français » et est condamné à mort, début 1919, par un tribunal français. Sur quoi la Suisse l'extrade en Russie. Ce n'est qu'en 1929 qu’il peut rentrer en France, avec l'aide de son ami Romain Rolland.
On ne sait pas grand-chose de sa vie pendant la guerre, sauf qu'elle publia le recueil Oorlog dont le style était très en avance sur son temps.Le recueil parut fin 1915 à compte d'auteur, tiré à 200 exemplaires. Élément intéressant : malgré toutes le difficultés que connut leur mariage, Van Doesburg en dessina la couverture. Après le divorce, elle écrivit dans une lettre ce texte empli d'amertume : « L'art rend les hommes mauvais, il dégénère. N'a que peu d'importance sur terre ». Feis n'était pas seulement poétesse, mais aussi traductrice et plasticienne.
Pendant les premières années de la Première Guerre Mondiale, Tucholsky fut envoyé se battre sur le front de l'Est. Cette expérience a durablement impressionné le jeune écrivain et l'a converti définitivement au pacifisme et à l'antimilitarisme. Au front, il a servi en tant que soldat d'armement (soldat engagé sur le front, pourvu d'armes et de munitions) puis, par la suite, en tant que fourrier. En novembre 1916, il devint rédacteur au journal Der Flieger, une publication destinée aux soldats du front. Rétrospectivement, il écrira : « Je me suis soustrait au front pendant trois années et demie. J'ai employé nombre de trucs pour ne pas courir le risque d'être abattu et pour ne pas devoir moi-même tirer. (...) J'aurais utilisé pour ce faire tous les moyens, y compris la corruption et des actes punissables. Beaucoup faisaient tout comme moi. »
En mars 1915, Pessoa lance, avec d'autres artistes actifs dans le mouvement antimilitariste, la revue Orpheu, qui fait référence à l' « orphisme » : derrière chaque chose il y en a une autre, une nouvelle réalité qui se compose d'éléments colorés abstraits et d'où peuvent naître de nouvelles formes. Orpheu veut mettre en avant l'acte créatif, et entend dès lors être elle-même de l'art en action. La revue ne connut que deux numéros. Après le suicide d'un de ses rédacteurs, le troisième numéro – déjà imprimé – ne fut pas diffusé.
En septembre 1917, Pessoa fait écrire par son Alvaro de Campos un ultimatum à la génération portugaise du 20e siècle, inspiré du Manifeste futuriste du nationaliste italien Marinetti. Campos veut que l'on bannisse tous les « Mandarins européens » et que naisse une nouvelle civilisation de « surhommes technologiques ». L'appel paraît dans la revue Portugal, qui s'oppose à la neutralité portugaise pendant la guerre. La revue est très vite interdite, en raison de « poèmes pornographiques »
Pendant la guerre, Blok note dans son journal : « J'avais le sentiment que quelque chose d'important allait arriver, mais c'est précisément ce qui n'arrivait pas ». Il s'agit d'abord de la guerre elle-même. Comme beaucoup d'artistes de l'époque, il espérait que la guerre soit courte et qu'elle permette, en quelque sorte, de libérer le monde de la décadence et de la violence. Il a ensuite placé ses espoirs dans la révolution russe. En mai 1917, il est nommé sténographe d'une commission chargée d'enquêter sur les activités gouvernementales illégales, en particulier celles de Grigori Raspoutine.
En 1917, Hikmet étudie à l'académie de marine d'Istanbul. Il est très impressionné par la révolution d'Octobre. En 1918, ses parents divorcent. L'année suivante, il refuse d'obéir aux officiers qui se sont rendus à l'occupant. Il est renvoyé de l'armée pour incitation à la rébellion. Pendant la Première Guerre mondiale, il commence à écrire des poèmes à Istanbul. L'occupation d'Istanbul par les alliés le marque profondément. Il adhère ensuite au mouvement de résistance communiste. Il étudie l'économie politique à l'université et doit fuir la Turquie en raison de ses idées communistes.
En 1914 paraît le livre Ityala lamawele (L'affaire des jumeaux). Il reste considéré comme l'un des principaux livres publiés en Xhosa. Mqhayi y examine le rôle que joue la justice dans la société. Dans l'Afrique du Sud coloniale, la justice ne s'applique pas de la même façon à tous les citoyens. Dès ce premier et important ouvrage, il se pose en combattant de la popular resistance. Son nationalisme est fortement teinté d'anticolonialisme : « Nous ne pouvons accepter que des étrangers qui ne s'intéressent pas à notre culture soient les maîtres de notre pays. Je prédis qu'un jour, les forces de la société sud-africaine remporteront une victoire mémorable sur l'envahisseur. Pendant trop longtemps, nous avons cédé face aux dieux factices de l'homme blanc. Mais nous nous soulèverons et nous débarrasserons de ces nations étrangères. »
Au début de la guerre, Ibrahim fut envoyé au Soudan au service de l’Égypte et s'y retrouva au beau milieu de la guerre. Il y entra en conflit avec ses supérieurs et fut écarté pour motifs disciplinaires. Il revint en Égypte et se promit de ne plus s'occuper de politique ni de l'armée, et de se consacrer totalement aux belles lettres. Pourtant, les horreurs de la Première Guerre mondiale le touchaient terriblement et il écrivit notamment ce poème. Vers la fin de la guerre, il avait retrouvé son intérêt pour la politique et il s'engagea aux côtés de Muhammed Abu Shadi, qui allait devenir en 1919 l'un des chefs de la révolution.
En 1914, Krleza avait 22 ans. Après ses études, il se rendit en Serbie mais fut expulsé du pays parce qu'il était suspecté d'espionnage au profit de l'Empire. Revenu en Croatie, il fut déchu de son grade militaire et envoyé sur le front de l'Est comme simple soldat de l'armée austro-hongroise. Il survécut à la guerre et devint membre, dès 1918, du parti communiste de Yougoslavie.
En 1914, il s'engagea dans l'armée française pour prouver qu'il était un vrai Français. En 1916, un éclat de grenade traversa son casque et se ficha dans son crâne. Il fut opéré à plusieurs reprises. Revenu à Paris, il travailla pour la censure et se remit au journalisme. De 1917 à 1918, il entretint également des contacts avec le dadaïste Tristan Tzara, qui habitait Zurich. Sa pièce de théâtre Les Mamelles de Tiresias fut éditée en 1917, et représentée le 24 juin 1917 avec des décors de Picasso. Dans la préface, il qualifie son œuvre de drame surréaliste et invente, ce faisant, le mot « surréalisme ». Il meurt en novembre 1918 des suites de la grippe espagnole et est enterré au Père-Lachaise. Après son décès seront édités les Calligrammes, des poèmes qu'Apollinaire avait écrits dans les tranchées.
En 1914, à l'instar de tant d'autres, il salua la guerre comme une opportunité, mais à partir de 1916 il en devint un adversaire fervent. Ce « changement », écrivit-il, a donné une deuxième signification à son pseudonyme Klabund. Durant ses cures, il séjourna dans le Tessin où il adhéra à un cercle d'émigrés pacifistes allemands dont faisaient partie Ernst Bloch, Hermann Hesse, Emmy Hennings, Else Lasker-Schüler et l' « adorateur de la nature » Gusto Graser. En 1917, il publia dans le Neue Zürcher Zeitung une lettre ouverte à l'empereur Guillaume II, l'appelant à abdiquer. Ce qui lui valut un procès pour trahison et crime de lèse-majesté.
À 19 ans, il est appelé à servir dans l'armée autrichienne, en tant qu’infirmier dans un camp de prisonniers pour soldats italiens, puis dans un hôpital viennois. Ses premiers poèmes en yiddish paraissent en 1919 dans une revue littéraire de Vienne (Nayland) et sont remarqués par les critiques littéraires. Ce fut le début d'une carrière européenne. Les poèmes traitent de la vie simple dans les villages juifs des campagnes. En 1930 est publié un recueil rassemblant ses textes, Reyakh fun Erd (« L'odeur de la terre »).
Après ses études secondaires, Brecht opte d'abord pour une tout autre carrière. En 1917, il part étudier la biologie, la médecine et la littérature à l'université Ludwig-Maximilien à Munich. Dès l'année suivante, il doit interrompre ses études, mobilisé en tant qu'infirmier à l'hôpital d'Augsbourg. Pour Brecht, la Première Guerre mondiale est une expérience traumatisante : il n'a aucune attirance pour la violence ni pour l'héroïsme mortifère. La thématique des êtres qui décident, sans plus d'égards, de la vie des autres reviendra régulièrement par la suite dans son œuvre. Après la guerre, il ne retourne pas à l'université. Brecht choisit de devenir écrivain et de travailler à un monde meilleur.
Entre 1915 et 1918, elle voyage en Inde et donne des conférences sur les services sociaux, l'émancipation des femmes et le nationalisme. Elle est cofondatrice de laWomen's Indian Association(WIA) en 1917 et a ensuite défendu le droit de vote des femmes à Londres. Saronji Naidu s'insurge contre la « vision binaire du monde » des Britanniques : ils se considèrent comme supérieurs, et les autres comme inférieurs.
Il s'inscrivit en 1915 à l'université de Grenade. Il étudia le droit, mais aussi la littérature et la composition musicale. Progressivement, il se découvrit davantage d'affinités avec le théâtre et avec la musique qu'avec la littérature, et obtint son diplôme de pianiste classique. Garcia Lorca écrivit ses premiers textes en prose en leur donnant des titres musicaux, comme Nocturne, Ballade ou Sonate. En 1916 et 1917, Garcia Lorca voyagea dans les provinces de Castille, de Léon et de Galice avec un professeur de l'université qui l'encouragea à publier son premier livre, Impresiones y Paisajes (Impressions et paysages), en 1918. Par la suite, Don Fernando de los Ríos – un homme politique et écrivain – persuada en 1919 les parents de García Lorca de louer pour lui une chambre dans la Residencia de estudiantes (un institut culturel à Madrid, où étaient logés des étudiants de talent).
En février 1915, le poète est appelé au service militaire. Comme beaucoup d'artistes, il pense que la guerre ouvre l'opportunité d'un monde nouveau. Il veut y contribuer par ses poèmes et le renouvellement de la langue..Une citation de cette époque est célèbre : il y énumère les 10 plus beaux mots : flamme, perles, mère, automne, vierge, épée, baiser, sang, cœur, pleurer. Il est écarté du service militaire pour raisons médicales et reste à Budapest. En 1916, il est admis dans une loge maçonnique hongroise.et participe à la fondation de la Loge mondiale.
En 1918, il rejoint un mouvement d'artistes et d'écrivains qui accueillent favorablement la révolution communiste en Hongrie et soutiennent la république des conseils hongrois ("La Commune"). Cependant, la république des conseils ne dure que 133 jours et l'armée française ( !) vient libérer Budapest le 6 août 1919.
Pendant la Première Guerre mondiale, il rallia ce qu'on appelait les « légions polonaises », qui se battaient pour l'indépendance de la Pologne. C'est à cette époque qu'il écrivit ses poèmes les plus connus, et surtout des poèmes patriotiques. Il continuait à en appeler au changement social par la révolution, et voulait absolument éviter de devoir tuer des compatriotes pour le seul motif qu'ils avaient d'autres idées politiques. La Pologne était alors occupée, et partagée entre l'Allemagne, la Russie et l'Autriche-Hongrie. Certains de ses compatriotes polonais combattaient donc dans trois armées différentes. Les « légions » se composaient de déserteurs polonais venus de ces trois armées.
À 17 ans, il tomba follement amoureux d'une jeune fille, Anna. Ils allaient se marier mais finalement elle décida d'en épouser un autre. Les critiques ne sont pas unanimes sur la question de savoir si le pessimisme de Karyotakis se rapporte à la guerre ou à cet amour trahi. Il fut envoyé comme soldat à Salonique. Il avait l'armée en horreur, et fut expédié de poste militaire en poste militaire, parce qu'on ne savait pas trop quoi faire de lui. Finalement, il se retrouva à Athènes où il commença à étudier le droit..
Après avoir brièvement fui Anvers en 1914, Van Ostaijen explora, lors de son retour, la bruissante vie nocturne anversoise. Il devint une célébrité parmi les artistes, les intellectuels et les bohémiens. En 1916, il fonda avec des amis la société Bond Zonder Verzegeld Papier, qui disposait de sa propre maison d'édition, Het Sienjaal. Van Ostaijen devint un flamingant à tendance progressiste de gauche, qui écrivait également des articles anonymes, pendant la guerre, pour le Vlaamsche Courant, un journal activiste. Il fut condamné pour ce motif en 1920 à huit mois d'emprisonnement et à une amende de cinq cent francs. Il avait déjà été condamné en janvier 1918 à trois mois de prison et à une amende, pour avoir diffamé le cardinal Mercier. Sur intervention de l'administration allemande, il échappa à la prison. Pour éviter les poursuites, Van Ostaijen se réfugia à Berlin. Fortement déçu par l'échec de la révolte spartakiste, il tomba dans une grave dépression. Après son retour en mai 1921, Van Ostaijen fut « administrativement amnistié », ce qui supprima sa peine de prison.
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, Nerman adhéra à un groupement international socialiste opposé à la guerre. En 1917, il fut l'un des cofondateurs du mouvement communiste suédois et accueillit Lénine et Zinoviev, en route pour Moscou. Il se rendit lui-même en Union soviétique à trois reprises après la guerre (en 1918, 1920 et 1927). Nerman soutenait Lénine et la révolution d'octobre, mais il se détourna de l'Union soviétique lorsque Staline y prit le pouvoir..
Il publia son premier poème en 1915. Ungaretti s'engagea volontairement dans l'armée et combattit durant la Première Guerre mondiale. Il fit paraître son premier recueil en plein conflit : Il porto sepolto (Le port enterré, 1916), où il rompt avec le symbolisme traditionnel. Il ne s'agit pas de l'expérience choquante des horreurs de la guerre, mais de la prise de conscience de l'existence humaine, de ,la fraternisation entre les hommes. La solitude, la peur et l'incertitude de l'existence qui sont le lot quotidien des soldats dans les tranchées conduisent, paradoxalement, à un attachement renouvelé à la vie.
Elle s'engagea volontairement en 1914 au Voluntary Aid Detachment et travailla comme aide-infirmière dans des camps de l'armée dans les environs de Manchester. Elle y étudia les massages thérapeutiques et travailla ensuite comme masseuse auprès de l'Almeric Paget Military Massage Corps. En 1916, elle publia Halloween and Other Poems of the War, recueil dans lequel figure The Deserter. Le recueil a connu un tel succès qu'il fut réimprimé en 1917 sous le titre The Spires of Oxford and Other Poems.
Il commença à travailler pour le mouvement espérantiste tandis qu'il purgeait une peine de prison militaire de six ans en Sibérie. Ses premiers poèmes datent de l'époque du camp. Leur but était de créer la surprise et la joie. Dans la prison militaire, il donna de nombreux cours d'espéranto à des personnes de différentes nationalités.
Maïakovski fut expulsé de l'Académie en 1914. Au début de la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire mais est refusé. De 1915 à 1917, il travaille comme dessinateur à l’École automobile militaire de Petrograd. Pendant la Révolution d'Octobre, il se trouve à l'Institut Smolny à Petrograd. Il est témoin de la Révolution d'Octobre, et déclame ses poèmes en public, notamment, À gauche toute ! Pour les mariniers rouges : 1918’ (Левый марш (Матросам), 1918).
Sur le plan artistique, il abandonne le style du futurisme, ses œuvres deviennent narratives. Il conquiert sa réputation de poète, tant en Russie qu'à l'étranger, avec les poèmes de cette période et des années qui suivent directement la Révolution russe. Maïakovski développe une « langue de la rue » pour ajuster l'image idéaliste et romantisée de la poésie et des poètes.
Frankau était un volontaire de guerre de la première heure. Il combattit à Loos (près de Lille), à Ypres et dans les combats de la Somme. À Ypres, il écrivit pour le Wipers Times. Ses poèmes de guerre ont une tonalité sombre et amère, mais il était malgré tout un grand patriote et belliciste. En 1916, il ne put plus supporter davantage la vie au front et demanda à être muté derrière les lignes. Début 1918, il fut renvoyé dans ses foyers, atteint d'un traumatisme
En 1916, il quitta Cincinnati pour s'installer à New York, où il collabora à de nombreux journaux et revues en langue arabe. Il acquit une certaine notoriété dans la communauté arabe de New-York. En 1916 toujours, il y publia son deuxième recueil et en 1919 son troisième, Al-Dīwān, avec une introduction du poète libano-américain Khalil Gibran.
Il émigra aux États-Unis et y étudia le droit à l'université de Washington. Il débuta sa carrière poétique à Walla Walla, Washington, en 1919. En 1917, il était déjà connu grâce à la publication d'une sorte de pièce de théâtre en plusieurs épisodes, Al Aba 'wa-l-banūn (Pères et fils) où il traitait de la société syrienne et du fossé entre les générations. La mère est attachée aux traditions et entrave le bonheur de sa fille, qui a des conceptions plus modernes en matière de mariage et d'amour.
Pendant les premières années de la Première Guerre Mondiale, Tucholsky fut envoyé se battre sur le front de l'Est. Cette expérience a durablement impressionné le jeune écrivain et l'a converti définitivement au pacifisme et à l'antimilitarisme. Au front, il a servi en tant que soldat d'armement (soldat engagé sur le front, pourvu d'armes et de munitions) puis, par la suite, en tant que fourrier. En novembre 1916, il devint rédacteur au journal Der Flieger, une publication destinée aux soldats du front. Rétrospectivement, il écrira : « Je me suis soustrait au front pendant trois années et demie. J'ai employé nombre de trucs pour ne pas courir le risque d'être abattu et pour ne pas devoir moi-même tirer. (...) J'aurais utilisé pour ce faire tous les moyens, y compris la corruption et des actes punissables. Beaucoup faisaient tout comme moi. »
Sandburg a écrit des articles pro-guerre pour l'American Alliance for Labor and Democracy et, sous le pseudonyme de Jack Phillips, de la propagande pacifiste pour l'International Socialist Review. C'est ainsi qu'il publia notamment de violentes critiques contre les poursuites intentées contre des activistes des Industrial Workers of the World. Dans ses poèmes de guerre aussi, on retrouve cette scission entre un point de vue socialiste et une position plus conforme à celle des autorités. On connaît surtout un long poème de Sandburg, The Four Brothers (1917) où il procède à une véritable analyse de la guerre en termes de lutte des classes.
Il est arrêté en 1919, à son retour d'une visite au pays de ses ancêtres (la Suède) avec une valise remplie de livres communistes. Il écrit un poème anti-guerre empreint d'amertume, Planked Whitefish, où il dénonce notamment la propagande mensongère des États-Unis diffusant de faux récits de « crucifixions » de soldats américains..
Le royaume roumain resta à l'écart des tumultes de la guerre jusqu'en 1916. Tzara en profita pour fuir à Zurich, en pays neutre, à l'automne de 1915. Il apprend le français et est l'un des promoteurs du mouvement Dada en février 1916. Tzara, qui a alors 19 ans, monte sur la scène du Cabaret Voltaire portant monocle, chante des rengaines sentimentales en distribuant au public, scandalisé, des mouchoirs en papier.
Il est sans cesse en conflit avec les services d'ordre suisses, parce qu'il prend le plus grand plaisir à « épater la bourgeoisie ». Vers 1918, il s'engage de plus en plus dans des mouvements politiques (la révolution d'octobre et les révoltes en Allemagne). Tzara déménage pour se rendre à Paris.
En juillet 1914, il rejette l'appel du président français Poincaré tendant à former, par-delà les divergences d'opinion politiques et religieuses, une « Union Sacrée » pour s'opposer à la menace de guerre allemande. Guilbeaux cherche à se rapprocher de Romain Rolland en participe en 1916 à la conférence de paix de Kiental. Il demeure en exil en Suisse et y collabore à la revue Demain, laquelle devient la voix des Français de l'étranger. En avril 1917, il essaie de contacter Lénine pour l'aider à rentrer en Russie. Guilbeaux est l'un des signataires du Protocole de Berne. En février 1918, il est accusé de haute trahison mais la Suisse refuse de le poursuivre. En novembre, il est toutefois arrêté à Berne sous l'inculpation d' « incitation à la révolution ». Il reçoit le surnom de « futur Lénine français » et est condamné à mort, début 1919, par un tribunal français. Sur quoi la Suisse l'extrade en Russie. Ce n'est qu'en 1929 qu’il peut rentrer en France, avec l'aide de son ami Romain Rolland.
On ne sait pas grand-chose de sa vie pendant la guerre, sauf qu'elle publia le recueil Oorlog dont le style était très en avance sur son temps.Le recueil parut fin 1915 à compte d'auteur, tiré à 200 exemplaires. Élément intéressant : malgré toutes le difficultés que connut leur mariage, Van Doesburg en dessina la couverture. Après le divorce, elle écrivit dans une lettre ce texte empli d'amertume : « L'art rend les hommes mauvais, il dégénère. N'a que peu d'importance sur terre ». Feis n'était pas seulement poétesse, mais aussi traductrice et plasticienne.
Pendant les premières années de la Première Guerre Mondiale, Tucholsky fut envoyé se battre sur le front de l'Est. Cette expérience a durablement impressionné le jeune écrivain et l'a converti définitivement au pacifisme et à l'antimilitarisme. Au front, il a servi en tant que soldat d'armement (soldat engagé sur le front, pourvu d'armes et de munitions) puis, par la suite, en tant que fourrier. En novembre 1916, il devint rédacteur au journal Der Flieger, une publication destinée aux soldats du front. Rétrospectivement, il écrira : « Je me suis soustrait au front pendant trois années et demie. J'ai employé nombre de trucs pour ne pas courir le risque d'être abattu et pour ne pas devoir moi-même tirer. (...) J'aurais utilisé pour ce faire tous les moyens, y compris la corruption et des actes punissables. Beaucoup faisaient tout comme moi. »
En mars 1915, Pessoa lance, avec d'autres artistes actifs dans le mouvement antimilitariste, la revue Orpheu, qui fait référence à l' « orphisme » : derrière chaque chose il y en a une autre, une nouvelle réalité qui se compose d'éléments colorés abstraits et d'où peuvent naître de nouvelles formes. Orpheu veut mettre en avant l'acte créatif, et entend dès lors être elle-même de l'art en action. La revue ne connut que deux numéros. Après le suicide d'un de ses rédacteurs, le troisième numéro – déjà imprimé – ne fut pas diffusé.
En septembre 1917, Pessoa fait écrire par son Alvaro de Campos un ultimatum à la génération portugaise du 20e siècle, inspiré du Manifeste futuriste du nationaliste italien Marinetti. Campos veut que l'on bannisse tous les « Mandarins européens » et que naisse une nouvelle civilisation de « surhommes technologiques ». L'appel paraît dans la revue Portugal, qui s'oppose à la neutralité portugaise pendant la guerre. La revue est très vite interdite, en raison de « poèmes pornographiques »
Pendant la guerre, Blok note dans son journal : « J'avais le sentiment que quelque chose d'important allait arriver, mais c'est précisément ce qui n'arrivait pas ». Il s'agit d'abord de la guerre elle-même. Comme beaucoup d'artistes de l'époque, il espérait que la guerre soit courte et qu'elle permette, en quelque sorte, de libérer le monde de la décadence et de la violence. Il a ensuite placé ses espoirs dans la révolution russe. En mai 1917, il est nommé sténographe d'une commission chargée d'enquêter sur les activités gouvernementales illégales, en particulier celles de Grigori Raspoutine.
En 1917, Hikmet étudie à l'académie de marine d'Istanbul. Il est très impressionné par la révolution d'Octobre. En 1918, ses parents divorcent. L'année suivante, il refuse d'obéir aux officiers qui se sont rendus à l'occupant. Il est renvoyé de l'armée pour incitation à la rébellion. Pendant la Première Guerre mondiale, il commence à écrire des poèmes à Istanbul. L'occupation d'Istanbul par les alliés le marque profondément. Il adhère ensuite au mouvement de résistance communiste. Il étudie l'économie politique à l'université et doit fuir la Turquie en raison de ses idées communistes.
En 1914 paraît le livre Ityala lamawele (L'affaire des jumeaux). Il reste considéré comme l'un des principaux livres publiés en Xhosa. Mqhayi y examine le rôle que joue la justice dans la société. Dans l'Afrique du Sud coloniale, la justice ne s'applique pas de la même façon à tous les citoyens. Dès ce premier et important ouvrage, il se pose en combattant de la popular resistance. Son nationalisme est fortement teinté d'anticolonialisme : « Nous ne pouvons accepter que des étrangers qui ne s'intéressent pas à notre culture soient les maîtres de notre pays. Je prédis qu'un jour, les forces de la société sud-africaine remporteront une victoire mémorable sur l'envahisseur. Pendant trop longtemps, nous avons cédé face aux dieux factices de l'homme blanc. Mais nous nous soulèverons et nous débarrasserons de ces nations étrangères. »
Au début de la guerre, Ibrahim fut envoyé au Soudan au service de l’Égypte et s'y retrouva au beau milieu de la guerre. Il y entra en conflit avec ses supérieurs et fut écarté pour motifs disciplinaires. Il revint en Égypte et se promit de ne plus s'occuper de politique ni de l'armée, et de se consacrer totalement aux belles lettres. Pourtant, les horreurs de la Première Guerre mondiale le touchaient terriblement et il écrivit notamment ce poème. Vers la fin de la guerre, il avait retrouvé son intérêt pour la politique et il s'engagea aux côtés de Muhammed Abu Shadi, qui allait devenir en 1919 l'un des chefs de la révolution.
En 1914, Krleza avait 22 ans. Après ses études, il se rendit en Serbie mais fut expulsé du pays parce qu'il était suspecté d'espionnage au profit de l'Empire. Revenu en Croatie, il fut déchu de son grade militaire et envoyé sur le front de l'Est comme simple soldat de l'armée austro-hongroise. Il survécut à la guerre et devint membre, dès 1918, du parti communiste de Yougoslavie.
En 1914, il s'engagea dans l'armée française pour prouver qu'il était un vrai Français. En 1916, un éclat de grenade traversa son casque et se ficha dans son crâne. Il fut opéré à plusieurs reprises. Revenu à Paris, il travailla pour la censure et se remit au journalisme. De 1917 à 1918, il entretint également des contacts avec le dadaïste Tristan Tzara, qui habitait Zurich. Sa pièce de théâtre Les Mamelles de Tiresias fut éditée en 1917, et représentée le 24 juin 1917 avec des décors de Picasso. Dans la préface, il qualifie son œuvre de drame surréaliste et invente, ce faisant, le mot « surréalisme ». Il meurt en novembre 1918 des suites de la grippe espagnole et est enterré au Père-Lachaise. Après son décès seront édités les Calligrammes, des poèmes qu'Apollinaire avait écrits dans les tranchées.
En 1914, à l'instar de tant d'autres, il salua la guerre comme une opportunité, mais à partir de 1916 il en devint un adversaire fervent. Ce « changement », écrivit-il, a donné une deuxième signification à son pseudonyme Klabund. Durant ses cures, il séjourna dans le Tessin où il adhéra à un cercle d'émigrés pacifistes allemands dont faisaient partie Ernst Bloch, Hermann Hesse, Emmy Hennings, Else Lasker-Schüler et l' « adorateur de la nature » Gusto Graser. En 1917, il publia dans le Neue Zürcher Zeitung une lettre ouverte à l'empereur Guillaume II, l'appelant à abdiquer. Ce qui lui valut un procès pour trahison et crime de lèse-majesté.
À 19 ans, il est appelé à servir dans l'armée autrichienne, en tant qu’infirmier dans un camp de prisonniers pour soldats italiens, puis dans un hôpital viennois. Ses premiers poèmes en yiddish paraissent en 1919 dans une revue littéraire de Vienne (Nayland) et sont remarqués par les critiques littéraires. Ce fut le début d'une carrière européenne. Les poèmes traitent de la vie simple dans les villages juifs des campagnes. En 1930 est publié un recueil rassemblant ses textes, Reyakh fun Erd (« L'odeur de la terre »).
Après ses études secondaires, Brecht opte d'abord pour une tout autre carrière. En 1917, il part étudier la biologie, la médecine et la littérature à l'université Ludwig-Maximilien à Munich. Dès l'année suivante, il doit interrompre ses études, mobilisé en tant qu'infirmier à l'hôpital d'Augsbourg. Pour Brecht, la Première Guerre mondiale est une expérience traumatisante : il n'a aucune attirance pour la violence ni pour l'héroïsme mortifère. La thématique des êtres qui décident, sans plus d'égards, de la vie des autres reviendra régulièrement par la suite dans son œuvre. Après la guerre, il ne retourne pas à l'université. Brecht choisit de devenir écrivain et de travailler à un monde meilleur.
Entre 1915 et 1918, elle voyage en Inde et donne des conférences sur les services sociaux, l'émancipation des femmes et le nationalisme. Elle est cofondatrice de laWomen's Indian Association(WIA) en 1917 et a ensuite défendu le droit de vote des femmes à Londres. Saronji Naidu s'insurge contre la « vision binaire du monde » des Britanniques : ils se considèrent comme supérieurs, et les autres comme inférieurs.
Il s'inscrivit en 1915 à l'université de Grenade. Il étudia le droit, mais aussi la littérature et la composition musicale. Progressivement, il se découvrit davantage d'affinités avec le théâtre et avec la musique qu'avec la littérature, et obtint son diplôme de pianiste classique. Garcia Lorca écrivit ses premiers textes en prose en leur donnant des titres musicaux, comme Nocturne, Ballade ou Sonate. En 1916 et 1917, Garcia Lorca voyagea dans les provinces de Castille, de Léon et de Galice avec un professeur de l'université qui l'encouragea à publier son premier livre, Impresiones y Paisajes (Impressions et paysages), en 1918. Par la suite, Don Fernando de los Ríos – un homme politique et écrivain – persuada en 1919 les parents de García Lorca de louer pour lui une chambre dans la Residencia de estudiantes (un institut culturel à Madrid, où étaient logés des étudiants de talent).
En février 1915, le poète est appelé au service militaire. Comme beaucoup d'artistes, il pense que la guerre ouvre l'opportunité d'un monde nouveau. Il veut y contribuer par ses poèmes et le renouvellement de la langue..Une citation de cette époque est célèbre : il y énumère les 10 plus beaux mots : flamme, perles, mère, automne, vierge, épée, baiser, sang, cœur, pleurer. Il est écarté du service militaire pour raisons médicales et reste à Budapest. En 1916, il est admis dans une loge maçonnique hongroise.et participe à la fondation de la Loge mondiale.
En 1918, il rejoint un mouvement d'artistes et d'écrivains qui accueillent favorablement la révolution communiste en Hongrie et soutiennent la république des conseils hongrois ("La Commune"). Cependant, la république des conseils ne dure que 133 jours et l'armée française ( !) vient libérer Budapest le 6 août 1919.
Pendant la Première Guerre mondiale, il rallia ce qu'on appelait les « légions polonaises », qui se battaient pour l'indépendance de la Pologne. C'est à cette époque qu'il écrivit ses poèmes les plus connus, et surtout des poèmes patriotiques. Il continuait à en appeler au changement social par la révolution, et voulait absolument éviter de devoir tuer des compatriotes pour le seul motif qu'ils avaient d'autres idées politiques. La Pologne était alors occupée, et partagée entre l'Allemagne, la Russie et l'Autriche-Hongrie. Certains de ses compatriotes polonais combattaient donc dans trois armées différentes. Les « légions » se composaient de déserteurs polonais venus de ces trois armées.
À 17 ans, il tomba follement amoureux d'une jeune fille, Anna. Ils allaient se marier mais finalement elle décida d'en épouser un autre. Les critiques ne sont pas unanimes sur la question de savoir si le pessimisme de Karyotakis se rapporte à la guerre ou à cet amour trahi. Il fut envoyé comme soldat à Salonique. Il avait l'armée en horreur, et fut expédié de poste militaire en poste militaire, parce qu'on ne savait pas trop quoi faire de lui. Finalement, il se retrouva à Athènes où il commença à étudier le droit..
Après avoir brièvement fui Anvers en 1914, Van Ostaijen explora, lors de son retour, la bruissante vie nocturne anversoise. Il devint une célébrité parmi les artistes, les intellectuels et les bohémiens. En 1916, il fonda avec des amis la société Bond Zonder Verzegeld Papier, qui disposait de sa propre maison d'édition, Het Sienjaal. Van Ostaijen devint un flamingant à tendance progressiste de gauche, qui écrivait également des articles anonymes, pendant la guerre, pour le Vlaamsche Courant, un journal activiste. Il fut condamné pour ce motif en 1920 à huit mois d'emprisonnement et à une amende de cinq cent francs. Il avait déjà été condamné en janvier 1918 à trois mois de prison et à une amende, pour avoir diffamé le cardinal Mercier. Sur intervention de l'administration allemande, il échappa à la prison. Pour éviter les poursuites, Van Ostaijen se réfugia à Berlin. Fortement déçu par l'échec de la révolte spartakiste, il tomba dans une grave dépression. Après son retour en mai 1921, Van Ostaijen fut « administrativement amnistié », ce qui supprima sa peine de prison.
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, Nerman adhéra à un groupement international socialiste opposé à la guerre. En 1917, il fut l'un des cofondateurs du mouvement communiste suédois et accueillit Lénine et Zinoviev, en route pour Moscou. Il se rendit lui-même en Union soviétique à trois reprises après la guerre (en 1918, 1920 et 1927). Nerman soutenait Lénine et la révolution d'octobre, mais il se détourna de l'Union soviétique lorsque Staline y prit le pouvoir..
Il publia son premier poème en 1915. Ungaretti s'engagea volontairement dans l'armée et combattit durant la Première Guerre mondiale. Il fit paraître son premier recueil en plein conflit : Il porto sepolto (Le port enterré, 1916), où il rompt avec le symbolisme traditionnel. Il ne s'agit pas de l'expérience choquante des horreurs de la guerre, mais de la prise de conscience de l'existence humaine, de ,la fraternisation entre les hommes. La solitude, la peur et l'incertitude de l'existence qui sont le lot quotidien des soldats dans les tranchées conduisent, paradoxalement, à un attachement renouvelé à la vie.
Elle s'engagea volontairement en 1914 au Voluntary Aid Detachment et travailla comme aide-infirmière dans des camps de l'armée dans les environs de Manchester. Elle y étudia les massages thérapeutiques et travailla ensuite comme masseuse auprès de l'Almeric Paget Military Massage Corps. En 1916, elle publia Halloween and Other Poems of the War, recueil dans lequel figure The Deserter. Le recueil a connu un tel succès qu'il fut réimprimé en 1917 sous le titre The Spires of Oxford and Other Poems.
Il commença à travailler pour le mouvement espérantiste tandis qu'il purgeait une peine de prison militaire de six ans en Sibérie. Ses premiers poèmes datent de l'époque du camp. Leur but était de créer la surprise et la joie. Dans la prison militaire, il donna de nombreux cours d'espéranto à des personnes de différentes nationalités.
Maïakovski fut expulsé de l'Académie en 1914. Au début de la Première Guerre mondiale, il s'engage comme volontaire mais est refusé. De 1915 à 1917, il travaille comme dessinateur à l’École automobile militaire de Petrograd. Pendant la Révolution d'Octobre, il se trouve à l'Institut Smolny à Petrograd. Il est témoin de la Révolution d'Octobre, et déclame ses poèmes en public, notamment, À gauche toute ! Pour les mariniers rouges : 1918’ (Левый марш (Матросам), 1918).
Sur le plan artistique, il abandonne le style du futurisme, ses œuvres deviennent narratives. Il conquiert sa réputation de poète, tant en Russie qu'à l'étranger, avec les poèmes de cette période et des années qui suivent directement la Révolution russe. Maïakovski développe une « langue de la rue » pour ajuster l'image idéaliste et romantisée de la poésie et des poètes.
Frankau était un volontaire de guerre de la première heure. Il combattit à Loos (près de Lille), à Ypres et dans les combats de la Somme. À Ypres, il écrivit pour le Wipers Times. Ses poèmes de guerre ont une tonalité sombre et amère, mais il était malgré tout un grand patriote et belliciste. En 1916, il ne put plus supporter davantage la vie au front et demanda à être muté derrière les lignes. Début 1918, il fut renvoyé dans ses foyers, atteint d'un traumatisme
En 1916, il quitta Cincinnati pour s'installer à New York, où il collabora à de nombreux journaux et revues en langue arabe. Il acquit une certaine notoriété dans la communauté arabe de New-York. En 1916 toujours, il y publia son deuxième recueil et en 1919 son troisième, Al-Dīwān, avec une introduction du poète libano-américain Khalil Gibran.
Il émigra aux États-Unis et y étudia le droit à l'université de Washington. Il débuta sa carrière poétique à Walla Walla, Washington, en 1919. En 1917, il était déjà connu grâce à la publication d'une sorte de pièce de théâtre en plusieurs épisodes, Al Aba 'wa-l-banūn (Pères et fils) où il traitait de la société syrienne et du fossé entre les générations. La mère est attachée aux traditions et entrave le bonheur de sa fille, qui a des conceptions plus modernes en matière de mariage et d'amour.
Pendant les premières années de la Première Guerre Mondiale, Tucholsky fut envoyé se battre sur le front de l'Est. Cette expérience a durablement impressionné le jeune écrivain et l'a converti définitivement au pacifisme et à l'antimilitarisme. Au front, il a servi en tant que soldat d'armement (soldat engagé sur le front, pourvu d'armes et de munitions) puis, par la suite, en tant que fourrier. En novembre 1916, il devint rédacteur au journal Der Flieger, une publication destinée aux soldats du front. Rétrospectivement, il écrira : « Je me suis soustrait au front pendant trois années et demie. J'ai employé nombre de trucs pour ne pas courir le risque d'être abattu et pour ne pas devoir moi-même tirer. (...) J'aurais utilisé pour ce faire tous les moyens, y compris la corruption et des actes punissables. Beaucoup faisaient tout comme moi. »
Sandburg a écrit des articles pro-guerre pour l'American Alliance for Labor and Democracy et, sous le pseudonyme de Jack Phillips, de la propagande pacifiste pour l'International Socialist Review. C'est ainsi qu'il publia notamment de violentes critiques contre les poursuites intentées contre des activistes des Industrial Workers of the World. Dans ses poèmes de guerre aussi, on retrouve cette scission entre un point de vue socialiste et une position plus conforme à celle des autorités. On connaît surtout un long poème de Sandburg, The Four Brothers (1917) où il procède à une véritable analyse de la guerre en termes de lutte des classes.
Il est arrêté en 1919, à son retour d'une visite au pays de ses ancêtres (la Suède) avec une valise remplie de livres communistes. Il écrit un poème anti-guerre empreint d'amertume, Planked Whitefish, où il dénonce notamment la propagande mensongère des États-Unis diffusant de faux récits de « crucifixions » de soldats américains..